lun 14 juillet 2025
Tradition - Le repas du cochon

A l'aide des deux chaînes il était tourné et retourné dans cette eau bouillante.
Le poil ramolli, la peau bien propre et adoucie, on pouvait commencer à raser le cochon. Chaque homme s'armait d'un bout de tôle d'acier bien affûté, d'environ 5 cm sur 10 cm, souvent découpé dans une vieille faux, la rascletto, et raclait le cochon. Le "tueur" s'occupait toujours de la tête. Il avait, pour ce faire, une raclette triangulaire pointue d'un côté.

Il ne fallait surtout pas, sous peine de sévères réprimandes, entamer la couenne. Evidemment, pour pouvoir atteindre tous les côtés, il fallait retourner le cochon à l'aide des chaînes. Cette opération devait être menée rapidement car l'eau refroidissait très vite.



Le rasage terminé, le cochon était rincé et amené sur un coin de la maie. Le tueur pratiquait une incision sous les tendons des pattes arrières, dans laquelle il glissait un bout de bois en forme d'arc la courbo qui allait permettre de suspendre le cochon. Il détachait ensuite du corps la sortie du gros intestin, la tripo dal cul, qu'il attachait afin que les excréments ne se déversent pas sur le cochon.
Dans chaque maison, le plancher de l'étage possédait un ou plusieurs trous de 3 cm de diamètre qui permettaient de pendre le cochon. Un tour tout en bois, actionné par des bâtons, était posé en haut et relié, par une corde, à travers le trou, au bois cintré pris derrière les tendons du cochon. Il suffisait dès lors d'actionner les deux bâtons pour monter le cochon et le suspendre au-dessus de la maie. Pendant le reste de l'année ces trous étaient fermés avec des bouchons en liège ou des bouts de bois. Suite à l'arrivée du modernisme, planchers refaits en parquet ou pose de linoléums, le cochon était suspendu à une poutre en bas de la maison ou de la grange.





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